Portrait du mois de novembre 2024

Le futur de Brotte, c'est Brotte


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Après les parents, les enfants. Thibault et Benoit Brotte se préparent activement à reprendre les rênes de la maison familiale quand Laurent et Christine, leurs parents, partiront à la retraite. Thibault comme directeur commercial et marketing ; Benoit en tant que directeur technique. Une répartition des rôles qui reprend celle de leurs parents qui continuent de veiller aux destinées de Brotte.

« Nous avons été des négociants avant tout et le négoce coule dans nos veines », rappelle Thibault. Créée en 1931 par Charles Brotte, la maison s’est distinguée par son sens aigu de l’innovation. En s’organisant  rapidement pour vendre ses vins en bouteilles ; en créant la Fiole du Pape et sa bouteille courbée par le mistral qui reste à ce jour la marque la plus vendue de Châteauneuf-du-Pape ; en se lançant avec succès à l’assaut des marchés étrangers, ce qui vaut à Brotte d’être présent dans une centaine de pays et de réaliser 70% de son activité à l’export ; en travaillant la qualité des vins pour obtenir, sur 10 d’entre eux,  des notes supérieures ou égales à 90/100 par les critiques sur chaque millésime.  Avec ce bel héritage, quelle brique supplémentaire les deux frères vont-ils ajouter à l’édifice ? Thibault apporte un premier élément de réponse…

Vignerons et négociants

Brotte, c’est surtout 90 hectares en propriété sur trois appellations. Le Domaine Grosset à Cairanne, le Château de Bord à Laudun et le domaine Barville à Châteauneuf-du-Pape. Ce dernier en bio depuis 2023, les deux autres en conversion pour passer en bio au millésime 2025. Leur idée, leur moteur, c’est de poursuivre et d’amplifier la montée en qualité entamée par leurs parents.

Cap vers l’excellence

Sur nos 90 hectares, explique Benoit, nous en avons isolé 12 qui sont très qualitatifs et vont nous permettre de donner une identité à chaque vin de nos trois domaines. Cela a été le travail de ma mère qui connait très bien le vignoble. Ensuite, nous avons mis en place une vinification micro parcellaire avec des cuves qui font entre 30 et 60 hectolitres, ce qui équivaut à 1 hectare ou 2 hectares de vigne, donc de la sélection micro parcellaire. L’idée, c’est d’être dans la précision du début à la fin. Tout ce qui est vinifié séparément est aussi élevé séparément. Nous voulons laisser s’exprimer le terroir et ne pas trop marquer les vins, soit par une extraction trop poussée en vinification, soit par un élevage trop marqué par le bois. D’où le choix de contenants neutres : amphores de terre cuite ou cuves en béton brut ».

Trois gammes

La marque Brotte est composée de trois gammes : Domaines et château pour présenter les vins de leurs trois propriétés ; la gamme Essentiels, avec une part importante issue de leurs domaines et des raisins sourcés auprès de vignerons sélectionnés dans les trois appellations qui signent la maison : Cairanne, Laudun, Châteauneuf-du-Pape. Le tout dans des positionnements prix plus attractifs et des volumes plus importants. Et enfin, Signatures, une gamme qui propose les principales appellations de la Vallée du Rhône, de Condrieu à Tavel en passant par Crozes-Hermitage, Gigondas ou Vacqueyras pour ne citer que celles-là. « Nous avons un potentiel fort sur Brotte, assure Thibault. Beaucoup de pays que l’on ne couvre pas encore, ou pas comme l’on devrait, sont des pays très importants pour la Vallée du Rhône. Nous démarrons par exemple un nouveau partenariat en Angleterre avec North South Wines qui va travailler le secteur Café Hôtellerie Restauration ».

Nouvelle direction

Le cap à 20 ans que se fixent les deux frangins, c’est de doubler le chiffre d’affaires de la maison et d’installer la 6e génération Brotte qui sera celle de leurs enfants. Pour cela, avec leurs parents, ils ont repensé l’organisation interne. Après avoir renforcé l’équipe commerciale, un comité de direction composé de cadres de confiance a été institué. Et une nouvelle direction a été créée : la direction supports, services et organisation qui s’occupe des ressources humaines, des finances, de l’informatique ou des certifications. « L’idée, c’est de nous alléger pour que nous puissions nous consacrer à 100% de notre temps, moi au commerce et Benoit à la production ».