NOVEMBRE 2020
Après s’être lancé dans le négoce pour satisfaire la demande de ses clients, le Clos du Caillou doit relever un important challenge après l’acquisition en début d’année du Domaine de Panisse à Courthézon.
Une grande première dans l’histoire du Clos du caillou : le rachat, concrétisé avec la Safer pendant la période de confinement, du domaine de Panisse tout proche. Un vignoble de 13,5 ha d’un seul tenant planté sur la commune de Courthézon (dont 6,5 ha classés en Châteauneuf-du-Pape, le reste en Côtes du Rhône), qui avait la particularité de ne pas avoir de repreneur. Cette propriété vient donc se rajouter aux 54 hectares de vignes du Clos, dont 9,5 en AOP Châteauneuf-du-Pape. « C’est la première fois depuis que mon arrière-grand-père a créé le domaine en 1956 que nous nous agrandissons » souligne fièrement Marilou Vacheron, qui gère la propriété depuis 2016 au côté de sa maman Sylvie, en attendant l’arrivée imminente de son frère Axel.
L’arrière-grand-père en question, c’est Paul Pouizin, un vigneron de Visan en quête d’une exploitation pour installer son 3e fils, Claude, alors âgé de 20 ans. Son choix se porta sur cette propriété qui, à l’époque, ne comportait que quelques vignes, beaucoup de bois et un vieux corps de ferme. Plus qu’un domaine viticole, c’était plutôt une réserve de chasse entourée de 4 km de murs (d’où le nom de clos), appartenant à la famille d’Elie Dussaud, maire de Courthézon en son temps. Qui, pour la petite histoire, avait refusé de faire expertiser ses terres en 1936 au moment de la délimitation de la nouvelle appellation Châteauneuf-du-Pape... Pas de visite des experts donc et pas d’intégration à l’AOC pour les 17 hectares englobés dans le clos ! Ce qui n’a pas empêché Claude Pouizin d’y planter de la vigne pendant plus de 40 ans. Dans et autour du désormais célèbre Clos du Caillou. En 1995, c’est sa fille Sylvie et son mari Jean-Denis Vacheron (issu d'une famille de vignerons de Sancerre) qui prennent la suite et qui vont développer les cuvées et monter en gamme.
Aujourd’hui, l’avenir du domaine est donc entre les mains de Marilou, 27 ans, et de son frère Axel, trois ans de moins. La première est plus intéressée par le commerce, la gestion et la stratégie d’entreprise ; le second, actuellement en stage chez l’œnologue Philippe Cambie, vient de décrocher à l’école de Changins en Suisse son diplôme d’œnologie et d’ingénieur viti. Il y a aussi Antoine, le compagnon de Marilou, vigneron en Languedoc, arrivé sur le domaine il y a deux ans pour épauler Bruno Gaspard, le talentueux vinificateur aux commandes depuis 2002.
« Quand je suis arrivée, ajoute Marilou, nous limitions énormément tous nos clients car il y avait plus de demande que d’offre, dans la restauration en particulier. D’où la création d’une société de négoce pour au moins avoir du vin toute l’année ». L’ensemble des 17 cuvées proposées est certifié bio depuis 2010. Reste à convertir aujourd’hui le domaine de Panisse. Un pari pour toute la jeune équipe qui s’est donné jusqu’en 2023 pour que les vins du Clos du Caillou nouvelle version soient tous estampillés bio ou biodynamie.
Jean Calabrese
Le Clos du Caillou / 1600 Chemin Saint-Dominique 84350 Courthézon / Tél : 04 90 70 73 05 / www.closducaillou.com