OCTOBRE 2017
En une douzaine d’années à peine, François Dauvergne et Jean-François Ranvier se sont fait un nom dans la Vallée du Rhône. Une succes story basée sur la confiance avec les vignerons avec lesquels ils travaillent et sur une connaissance affinée des réseaux de distribution. L’aventure se poursuit aujourd’hui avec l’acquisition en fermage d’une dizaine d’hectares sur Lirac et Tavel et un fort développement du bio
Le pari semblait osé : créer une maison de négoce à partir de rien ! Pas de vignes, pas d’outil de vinification, pas de chaîne d’embouteillage et pas même d’entrepôt… Et pourtant, François Dauvergne et Jean-François Ranvier, qui s’étaient rencontrés en 1996 alors qu’ils bossaient tous deux chez Louis Bernard, filiale du groupe bourguignon Boisset, ont décidé de sauter le pas en 2004, en associant leurs compétences. Le premier a la fibre commerciale, le second est plus porté sur les vinifications ; mais tous deux sont surtout des passionnés, qui ont d’emblée placé très haut le curseur qualité. Même si leur cible de départ, n’a pas été celle des cavistes et de la restauration mais bien la grande distribution où leur démarche « des vins de qualité à un prix abordable » a été bien accueillie.
Aujourd’hui, depuis le château Saint-Maurice à Laudun où ils ont établi leur QG, ils produisent bon an mal an près d’un million de bouteilles. Toute une gamme identifiée de façon claire : vin-gourmand, pour les cuvées sur le fruit et le croquant (Luberon rouge et blanc, Costières de Nîmes rouge et rosé, Côtes du Rhône rouge et blanc) ; grand-vin, pour des vins offrant un potentiel de garde (Côtes du Rhône, Côtes du Rhône Villages, Vacqueyras, Gigondas, Châteauneuf-du-Pape, Crozes-Hermitage, Saint-Joseph, Côte Rôtie) ; et vin-rare, pour les cuvées exceptionnelles qui ne sont produites que sur les grands millésimes.
Un système bien rodé
« Lorsque nous avons lancé la marque Dauvergne et Ranvier, sur le millésime 2004, nous avions trois produits : un Côtes-du-rhône, un Côtes-du-rhône Villages et un Gigondas, se souvient Jean-François. Les fournisseurs avec lesquels on travaillait sur ces 3 appellations sont toujours là même si d’autres les ont rejoints depuis. Ce qui tendrait à prouver que notre système fonctionne bien ». Ils sont donc aujourd’hui une quarantaine (caves et domaines soit quelque 500 ha de vigne) qui semblent apprécier la méthode DR.
S’est ajouté récemment à l’activité de négoce l’exploitation d’un domaine de 10 ha, situé entre Lirac et Tavel, repris en fermage et qui est en phase de restructuration : « En 2013, nous avons produit 130 hl de vin sur 10 ha ! ». Les deux tiers des vignes ont donc été arrachées et tout a été replanté en deux ans. Syrah, grenache, mourvèdre et un peu de cinsault pour le Tavel. Avec du palissage, des piquets de tête en bois… « Nous voulions figurer rapidement parmi les beaux domaines de l’appellation ». Même si ce domaine n’est qu’un complément d’activité, il renforce l’image terrain des deux associés.
Le bio en pointe
Autre point important dans le développement de DR : le bio, démarré sur le millésime 2007 avec un côtes-du-rhône. Aujourd’hui, le bio chez Dauvergne et Ranvier, c’est plus de 20% de l’activité avec une forte croissance ces 3 dernières années. « Nous vendons aujourd’hui plus de Côtes-du-rhône Bio avec la marque DR que de Côtes-du-rhône conventionnel».
On commence à trouver dans les rayons des vins de Bordeaux signés DR. Une nouvelle aventure commencée avec le millésime 2014 et qui semble bénéficier de la même dynamique que dans la Vallée du Rhône : « Nous ne sommes pas des faiseurs de miracle mais des créateurs de vins à qui les gens font confiance ».
Jean Calabrese
REPERES
Dauvergne Ranvier SAS
Président, directeur financier-commercial-export : François Dauvergne
Directeur général + achats + technique : Jean-François Ranvier
Château Saint-Maurice, RN 580 - Laudun
Tel : 04 66 82 96 57